1350, la peste noire : charbon ou bubon ?
Une fois la puce pesteuse réfugiée sur la peau d’un homme, elle le pique. Car elle a faim. Une grosseur apparaît à proximité de la piqûre. On l’appelle charbon ou bubon. Il est situé derrière le genou, à l’aine, sous le bras ou au cou. Evidemment, si vous êtes couvert de puces, vous serez piqué partout et affligé de bubons des pieds au menton.
La peste noire est transportée par un animal minuscule : la puce du rat. La puce pique le rat, qui meurt de la peste. Une fois le rat mort, la puce cherche un nouvel hôte. Or les rats de l’époque, les petits rats noirs dits « rattus rattus », aiment vivre près des hommes. Le nouvel hôte est tout trouvé…
Il parait que « rattus rattus » a été depuis mis à la porte de l’Europe par le gros « rattus norvegicus », le surmulot. Que c’est pour cette raison que la peste a disparu de ce continent. Non, le surmulot n’est pas moins porteur de puces que le rat noir. Mais sa puce est moins contagieuse et lui est moins commensal, c’est à dire qu’il préfère vivre loin des hommes. C’est une bonne idée.
Le joli « rattus rattus ». 25 millions de morts rien qu’en Europe.
Et le « rattus norvegicus ». Gentil petit.
Jean le Bon
Un masque sur le nez, observons les berges du XIVème siècle. Voici que s’avance Jean le Bon.
C’est le premier roi dont nous ayons un portrait peint d’après nature. Regardez ce profil : c’est celui d’un blond aux yeux clairs. Le menton est fort, le nez aussi. L’ensemble n’est pas désagréable, sans pétiller d’intelligence. D’ailleurs, d’après certains historiens, le b de Jean le Bon n’est là que pour cacher un c.
La teigne et le chaudron
Charles V est secondé contre les Anglais par un homme de guerre haut comme trois pommes. Ce gnome est très laid, extraordinairement hargneux et expert en machinations. Il se nomme Du Guesclin.
Voici la teigne, sculptée d’après l’originale. Son gisant mesure 1 m 50.
1415, Azincourt
Nous naviguons au large de 1415. Cinquante mille Français contre douze mille Anglais, qui croyez-vous qui gagnât ?
Regardez le massacre. Les Français ont retenu la leçon de Crécy. Ils chargent à pied. Mais ils gardent leur armure. Car sans elle, comment voulez-vous distinguer les nobles de la piétaille ? C’est un carnage. Les chevaliers français s’enfoncent dans la gadoue jusqu’aux genoux. Ils sont découpés debout par les fantassins anglais.
Si vous vous amusez à consulter la liste des morts d’Azincourt vous apercevrez, au milieu d’un flot de Jehan et de Gauvain, quelques pauvres garçons prénommés Robinet ou Bureau.
Photo : homme moderne évaluant à quel point, avec une armure francaise époque Azincourt pesant 50 kg sur le dos, on a du mal à marcher et à respirer.
Réponse : on a.
Jeanne d’Arc
Quelques débris d’os dits « de Jeanne d’Arc » seront longtemps exposés comme des reliques. Mais ce n’est qu’un mélange de momie égyptienne et de squelette de chat.
C’est dans le bocal.
Gilles de Rais
C’est un petit neveu de Du Guesclin. A l’âge de dix-sept ans, après avoir tué deux fiancées sous lui, il enlève et épouse une riche héritière. Ensuite, il bataille contre les Anglais au côté de Jeanne d’Arc. Pendant qu’elle brûle, il hérite. Devenu immensément riche, il se retire dans son château de Tiffauges, en Vendée. Là, il dépense sa fortune avec allégresse. Sa famille crie au scandale, l’Eglise s’en mêle, et on finit par l’arrêter.
Admirez les hauts-le-coeur du tribunal pendant que le greffier lit l’acte d’accusation. Gilles est accusé de sorcellerie, de pacte avec Satan, d’alchimie et de viol aggravé. On le soupçonne d’avoir violé et égorgé cent quarante enfants. Torturé, il avoue. Tout. Il finit sur le bûcher neuf ans après Jeanne.
La crypte abominable du terrible château de Tiffauges. Je ne sais toujours pas s’il y a un mot de vrai dans les accusations portées contre Gilles de Rais.
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