L’histoire de France pour ceux qui n’aiment pas ça

1625, Louis XIII et sa femme

Un homme, pourtant, a essayé de mettre la reine Anne dans son lit. Il s’agit du duc de Buckingham. Les Français l’appellent Bouquingan.

Regardez ce bel Anglais : il a une bouche moelleuse sous sa moustache rousse, un nez fin, d’opulentes boucles et de beaux yeux un peu bêtes. Il est très vaniteux, et politiquement désastreux. Envoyé en France comme ambassadeur, il tombe amoureux d’Anne. C’est réciproque.

Bouquingan

(Tableau Rubens DP)

 

Monsieur et son père

Conjointement, Louis XIII engage des relations tout aussi passionnées avec quelques jeunes gens bien nés. Couche-t-il avec ? Tallemant des Réaux dit que oui. C’est tout ce que je sais.

Cinq-Mars

(Photo DP)

Voici Cinq Mars, le petit ami putatif. Tallemant des Réaux dit qu’il pleurait à chaudes larmes avant de se rendre dans la chambre de Louis XIII. Celui-ci lui fera couper la tête sans lui accorder plus de sept mots d’oraison funèbre.

Mémorialistes

Après les chroniqueurs, voici les mémorialistes, témoins haut placés et totalement partiaux des moeurs d’un temps. Saint- Simon est probablement le plus connu d’entre eux.

Saint Simon

(Ed. Seuil)

Lisez Saint-Simon pour savoir ce qu’écrire à la diable veut dire. L’oeuvre entière se trouve sur internet mais fiez-vous plutôt à un exégète. Le Saint-Simon par lui-même de François-Régis Bastide est une merveille. Il date de 1958 et on en trouve à 3 euros.

En tout cas, tous les beaux oiseaux de Cour sont d’accord : pour réussir dans la vie, il faut tenir la bouche bien souriante et le nez bien pincé. Ce que Saint Simon résume par :

« L’art de s’avancer et de parvenir, c’est l’art d’offrir sa main à qui l’on voudrait donner son pied. »

A quoi Talleyrand lui répond, un siècle plus tard :

« Pour faire fortune, ce n’est pas de l’esprit qu’il faut, c’est de la délicatesse qu’il ne faut pas. »

1640, d’un cardinal à l’autre

Les tribulations de la dépouille de Richelieu sont aussi confuses que sordides. Le cadavre dort d’abord tranquille à la Sorbonne, sous un monument le représentant « soutenu par la Piété et pleuré par la Doctrine chrétienne ». Piété et Doctrine sont de magnifiques femelles de marbre, toutes de linge mouillé vêtues, qui portent sur leurs robustes cuisses les traces de siècles d’attouchements admiratifs.

Les cuisses de Doctrine

Les cuisses de Doctrine.
(Photo AP)

Richelieu

(Photo AP)

De curé en curé, le pauvre visage traverse le siècle dans une boite de pâté. De cette navrante équipée, il reste une photographie. Elle montre un visage assez proche de celui de Ramsès II, en plus triste encore.

 

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