L'auteur n'esquive pas le fait que l'architecte a quelque chose à voir avec la laideur suburbaine, mais dénonce ses complices :
les banques et les promoteurs. Ainsi que les écoles d'architecture qui
recyclent au rabais le savoir des disciplines fondamentales, et dont est issu le minimalisme architectural, cette
esthétique de la mondialisation qui
multiplie jusqu'à l'indigestion les murs blancs et les sols gris. Dans la même veine, il fait un sort aux écologistes, et surtout à
la puissance publique chargée de l'urbanisme pour qui
la parole d'un HEC a plus de valeur que celle d'un charpentier ou d'un maçon. Cette bande de
petits chefs lui inspire un lapidaire : « Mort aux cons et aux traîtres à la République ! ».
« Lorsque ma mère me coucha dans la tombe. » Collins a choisi le plus étrange des narrateurs : l’enfant mort-né de Jessie. C’est la voix du vent et de l’abandon, pleine de terre et d’herbes sèches ; c’est la voix du bush australien.
Né en 1982, Miroslav Penkov a été un de ces jeunes Bulgares qui « passaient leur temps à boire, à fumer, à faire l’amour, à jouer aux dés, à mentir à leurs parents, à partir en auto-stop jusqu’à la mer, à fabriquer de la fausse monnaie ou des bombes pour les matchs de foot ».
Tous les ans, pour la préparation du brevet des collèges, je donne un travail à mes élèves. Ils doivent fabriquer une application nomade en réalité augmentée, d’accord ? Une application destinée à être chargée dans leur cartable à puce. Moi, je ne suis absolument pas pour qu’on implante des puces sous la peau des gosses, mais est-ce que j’ai le choix ?
Wolfgang Beltracchi, peintre peu assidu, se rend compte un jour que, « sur le marché de l’art, l’authenticité et donc la valeur marchande de l’œuvre ne dépendent que d’un certificat d’authenticité ».
Qui était Charlotte Delbo ? Avec une admiration totale et un entêtement de limiers, Violaine Gelly et Paul Gradvohl lui ont enfin offert, pour le centenaire de sa naissance, la biographie qu’elle méritait. Membre des Jeunesses communistes dans les années 1930, secrétaire de l’acteur et metteur en scène Louis Jouvet, résistante, déportée, militante jusqu’à son dernier souffle, elle est aussi l’auteure d’une œuvre littéraire « aux mots secs comme des yeux » que les Anglo-Saxons placent aussi haut que celle de Primo Levi.
Etant moi-même une fille qui a lu
Théories - ça craint d'être une fille écrit par une fille, je jette à mon tour un pavé dans la mare,
clonk, ah tiens, elle est déjà pleine.
Au siècle dernier, dans un petit port de pêche danois nommé Hirtshals, vivait un vieil homme qui s'appelait Jens.
Il prétendait avoir été Terre-neuva, rescapé de quatre naufrages et cent vingt tempêtes, mais personne ne l'avait jamais vu mettre un pied sur un bateau. Il passait ses journées assis sur le seuil de sa cabane, face à la mer.
Lune, 2058.
L’ombre était immense, auguste et éternelle. Debout à la proue de la Tate Moon Gallery, Dominique Gonzalez-Foerster regardait la terre se coucher sur la mer de la Tranquillité.
"Vous habitez dans le coin ?"
En espagnol dans le texte. Voix féminine. Question idiote. Avec mon short fluorescent, mon appareil-photo et mes coups de soleil, j'étais une caricature de touriste.