Grâce à Simon Riaux, Nicolas Martin, ActuSF et toute une palanquée de gens talentueux, voici Alien : la xénographie, dont la couverture est si belle que je la pose là. Et j’en profite pour mettre un extrait de ma nouvelle, Alien nation :
– Tu y comprends quelque chose, toi ?
Claude releva le nez de son écran, l’air un peu coupable. Mais ce n’était que sa voisine de clavier, qui, elle aussi, feuilletait son téléphone portable :
– On a quoi, en fait ? Un problème de hoquet avec un grand H, ou une invasion de rats ?
– Hmm, fit Claude en survolant les actualités, a priori, les deux. Mais je ne crois pas que ce sont des rats. Là, ça parle de crabes…
Elle cliqua sur une news enrichie d’une photo floue :
– Ça a quatre pattes d’un côté. Ce qui doit faire huit en tout, quand même.
La voisine de clavier eut un sursaut violent et dit, du ton le plus dégoûté possible :
– Huit pattes ? Huit pattes ? Comme les araignées ?
Claude aussi pinça la bouche : ça ressemblait en effet à une grosse araignée, maintenant qu’elle regardait mieux.
– Non, non ! Là, ça dit bien « crabe ». « Crabe urbain ».
Un crabe de ville ? C’était ridicule. Mais moins dégoûtant qu’une araignée, toujours. En tout cas, c’était blanc. Et ça avait une queue. Un crabe avec une queue ? D’un autre côté, la bestiole avait l’air tout à fait morte, donc bon. Sa mère tenta de la joindre : elle cliqua sur « Je suis en réunion. » La voisine de clavier siffla :
– Tu peux être sûre que ça vient de Tchernobyl, ce truc. Encore un coup des Russes.
– Ma foi, dit Claude songeusement, ça dit ici que ce serait peut-être une variante terrestre du crabe invasif du Kamtchatka. C’est où, le Kamtchatka ?
– Je te parie mes sandales : avec un nom pareil, c’est un patelin russe.
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