#Voragine [billet de blog] Blog->Tous les noms ont été changés

[lisons un peu avec nos yeux] Fifty shades of gold

Me demandais pourquoi la Légende dorée de Voragine (écrite en 1261, hein) avait été imprimée et réimprimée à travers sept siècles sans faillir, devenant l’ouvrage de dames le plus lu du couvent.
Ai compris.
Structure -> De brefs chapitres qui racontent chacun la vie d’une sainte.
Trame -> Sainte Machine, « jeune noble d’une grande beauté », s’oppose au tyran du coin « qui veut qu’elle abjure ». Elle refuse, il le prend mal.
Extraits -> Sainte Lucie, jeune noble d’une grande beauté, s’oppose au tyran du coin etc. Lequel lui dit :
« Je vais donc te faire conduire au bordel afin que tu y sois violée.
– Qu’attends-tu ? Vas-y, fils de Satan, exerce ton désir de torture !
Alors Paschase [le méchant] fit venir les souteneurs et leur dit :
– Invitez tout un chacun à prendre son plaisir sur elle et qu’on abuse d’elle jusqu’à la mort ! »
Passons maintenant à Sainte Lucie, « jeune vierge d’une grande beauté », qui s’oppose etc.
« Choisis : sacrifie à la déesse Vesta ou bien tu seras livrée à la prostitution !
Alors le gouverneur ordonna qu’on la dépouille de ses vêtements et qu’on la conduise nue au bordel. »
Maintenant, place à sainte Agathe :
« Alors Quintien, hors de lui, ordonna qu’on lui torde le sein, puis qu’on le coupe après l’avoir longuement tordu. Puis il fit éparpiller des tessons, placer des charbons ardents sous les tessons, et ordonna qu’on l’y roule toute nue. »
Sainte Marguerite ?
« Le préfet ordonna alors de l’attacher à un chevalet et de la frapper, d’abord avec des verges puis avec des peignes de fer. Puis elle fut déshabillée et son corps fut brûlé profondément avec des torches enflammées. »
Après, nous avons sainte Euphémie, « qui fut très durement giflée et jetée en prison. Le juge la suivit et voulut satisfaire son désir sur elle » mais « la puissance divine paralysa sa main » et « il trouva la prison close, ne put l’ouvrir avec les clefs ni en briser la porte à la hache et, pour finir, il fut saisi par un démon et put à peine s’en tirer en poussant des cris et en se mutilant lui même », ce passage est obscur. Et alors, il convoqua « tous les jeunes débauchés afin qu’ils abusent d’elle jusqu’à ce qu’elle défaille d’épuisement. »
Ah, sainte Cécile. Elle comparait devant le tyran du coin, comme d’hab’ :
« Ignores tu de quel pouvoir je jouis ? demande-t-il.
– Votre pouvoir est comme une outre remplie de vent. Si une aiguille la perce, toute sa dureté s’amollit d’un coup et tout ce qu’on voit en elle de rigide s’affaisse. »
Sainte Christine : « Son père donna l’ordre qu’on la déshabille et que douze hommes la frappent jusqu’à en être épuisés. Puis il donna l’ordre de lui racler les chairs avec des griffes de fer, mais Christine prit un morceau de sa chair et le jeta au visage de son père », rigoureusement sic. Plus tard « le juge, courroucé, donna alors l’ordre de lui raser la tête et de la mener nue à travers la ville. Puis il fit jeter à Christine deux aspics, deux vipères et deux couleuvres ; les vipères lui léchèrent les pieds, les aspics s’attachèrent à sa poitrine et les couleuvres, s’enroulant autour de son cou, séchèrent sa sueur. »
Je vais boire un peu d’eau et je reviens.