#SocialRacisme [billet de blog] Blog->Tous les noms ont été changés

[nos amis les gens] La faridondaine dondon

(un bureau)
Guillermo H. : Tu as lu ça ? « Il croira toute sa vie qu’un homme bien né, bien élevé, bien lavé, bien nourri, cultivé, est non seulement supérieur aux misérables mais encore d’une autre race. Cette vue, avouée ou tacite, a été celle de toutes les civilisations jusqu’à nos jours. » J’ai trouvé ça dans « Archives du nord » de Yourcenar. C’est une chose étonnante que ce racisme social n’ait pas, officiellement, de nom. Je l’appelle social-racisme, faute de mieux. Classisme est une autre possibilité. Je le vois souvent jaillir entre deux phrases comme une blatte : vif, aussi prompt à disparaitre qu’à faire irruption, il révèle des sous-sols largement infectés. « Les gens », « ces gens là », « la France d’en bas », « les petites gens », « des vies minuscules » détalent volontiers sur la langue des politiciens, des artistes et des universitaires, signe qu’elle est plus chargée chez eux qu’ailleurs.
Le social-racisme est un refrain qui se chante aussi fréquemment que le « désir d’exception adolescent » et souvent chez les mêmes personnes. Mais l’illusion qu’une quelconque génération apportera quelque chose de neuf à ce vieux monde perdure rarement au delà de la trentaine, alors que le social-racisme se fredonne d’un bout à l’autre d’une existence. Comme toute rengaine, il inspire d’abord l’envie un peu folle de trouver le bouton pour éteindre, puis le courageux espoir de s’y résigner et enfin, armes rendues, le désir irrépressible de voir crever cette engeance idiote qui n’apprend jamais rien, et d’abord sa propre banalité.