#Pied [blog] Tous les noms ont été changés

effroi

[nos amis les gens] La négociation salariale de l’angoisse

(un restau d’entreprise)
Anira B. : Premier job, chez Pipo SA, j’ai été embauchée avec un wagon : dix gars, dix filles. On était jeunes, on discute entre nous, et on se rend compte que les hommes ont été embauchés trente pour cent plus chers que les femmes. Ni une ni deux, je motive les filles et je fonce sur le responsable RH, un petit bonhomme tout stressé. Je commence à lui dire que c’est trop injuste, il recule avec un air horrifié, j’avance, il recule, forcément, à un moment, il se retrouve dos au mur. Je claironne : « Nous sommes toutes d’accord qu’il faut revoir les conditions salariales ! » Il couine : « Nous ? » Je me retourne : personne. Pendant que j’avançais, les neuf autres andouillettes reculaient. Elles avaient fichu le camp. J’ai eu mon augmentation. Toute seule. J’aurais aussi bien pu être virée toute seule. Et elles, elles sont restées avec leur salaire de misware. Toujours se tirer dans le pied, on rate moins.

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