Brèves de teuf dans un champ de choux

neuroleptiquesPremière nuit

— Ah ouais, vous êtes venus ! Trop cool !

— ‘tain, deux cent bornes, on n’était pas sûrs d’avoir raison. Surtout le petit tour dans le champ de choux à la fin, on n’était pas sûrs.

— Ouais, on se disait, après la Hérétik, jamais ils vont venir, ouais, trop cool !

— C’était pas si mal, la Hérétik. C’qu’y a, c’est que c’était de la progressive. Faut aimer, quoi. Moi, je trouve que ça fait coïtus interrupt

— C’était nul.

— Ouais, faut pas dire ça, y avait des bons sons et des…

— C’était nul à chier. Que des branleurs en treillis bourrés qui disaient même pas bonjour.

— Ouais, c’était pas l’ambiance top, mais le chill-out …

— C’était nul.

— Qui veut une trace ?

— Ah non, le mien, il est trop frais. Faut l’avaler.

— Qui veut une trace ?

— Tu mets juste une yeuf autour et t’avales, quoi.

— T’as une carte de crédit ou quelque chose ? C’est pour me faire une trace.

— Ah non, m’en parles pas, moi je les faisais avec ma carte de bibliothèque, un soir tu ne vas pas me croire, je l’ai laissée à un pote. Quand je l’ai revu, je lui ai dit : elle est où, ma carte de bibliothèque ? Y m’a dit : elle est chez moi.

— Même pas je te crois.

— Attends, c’est plein de flics : ils vont interdire ou quoi ?

— Y m’a dit : un mois et demi que j’ai pas payé le loyer, j’ose plus rentrer chez moi.

— Attends, ils viennent par là, les flics. Arrête de rouler, bordel !

— Alors ma carte de bibliothèque, j’ai fait une croix dessus. Mais j’ai une carte Vitale, si tu veux.

— Putain il part bien, le mix. Il part bieeeeeen…

— Les Teknocifs, ils ont dit : nous, on ne vient pas à moins de dix kilos de son.

— C’est des branleurs.

— Ça fait veut dire quoi, dix kilos ? Tu peux être un seigneur avec cinq, et un mauvais avec cent, quoi ! Ça veut dire quoi, hein ?

— C’est des branleurs.

— Même pas ils m’ont arrêté, les flics. Pour une fois que j’avais rien, j’ai été déçu.

— C’est du naturel, tes cheveux ?

— Il est trop bon le son, là. Trop booon !

— Mais tu me la rends, ma carte Vitale.

— Attends, y a trop de monde, on va être saisis.

— Quelqu’un qu’a des yeufs ?

— Et une clope ? Quelqu’un a une clope ? Putain, j’suis déjà en rade de clopes.

— Tu jettes ça où, toi ?

— Les poubelles, elles sont là.

— C’est comme Laurent, le soir où il arrivé avec ses trucs, « tout qui passe la douane », qu’y disait ! De la sauge à fumer, du détachant à moquette à sniffer, et des graines à gober, Morning ladies ça s’appelait, genre millet pour perruche.

— J’te jure, les flics y tournent… y cherchent à faire chier, là !

— Putain, ma carte Vitale ! Vous êtes relou, les mecs.

— Malade ! Il a été malade ! Les douanes l’ont pas chopé mais la gerbe, elle l’a pas raté !

— Ah non, y s’en vont. Putain, t’as vu le monde qui arrive ? On va se faire saisir, c’est sûr. Et c’est qui, ce con qui tourne dans le champ de choux ?

— Moi j’y ai dit, à Cyril : les Morning ladies, je serais toi j’essayerais pas.

— T’as des yeufs ?

— Ben il a essayé.

— Putain, on m’a déjà piqué mon briquet !

— Malaaaade ! Toute la soirée.

— Comment il est boooooon, le son !

 

Lendemain, journée

— T’as de l’eau ?

— Vous étiez où ?

— Ben là.

— Vous avez fait quoi ?

— Ben on a bougé la voiture, pour ne pas avoir le soleil dans la gueule.

— Ah ouais.

— Sinon, pas trop autre chose. T’as une clope ?

— Quelqu’un veut des fraises ?

— Ah ouais, j’adore les fraises ! Ça fait roots, les fraises.

— Pipi caca prout !

— J’te jure, y avait quatre meufs au cul de mon mec ! Il les envoie chier et elles reviennent ! Même pas elles ont le respect de leur corps, les meufs !

— Il est bien, ton tee shirt.

— T’as vu mon fute ? Y avait deux poches là mais j’en ai mis une là, alors maintenant y en a trois là et une là. J’aime mieux.

— J’ai essayé de jongler, mais je m’en suis pris une dans la face, valait mieux que ce soit du plastique fluo que du pétrole enflammé, quoi.

— Je ne sais pas, je suis allé pisser et j’ai la queue en vrac. Je ne sais pas, ça devait être une ortie.

— T’es allé dans le champs, là ? C’est un champs de chardon, ça aide pas. Faut pisser à côté, c’est du colza.

— Elles reviennent, les meufs ? Deux baffes.

— Ouais, mais je préfère ton tee-shirt.

— C’est naturel, tes cheveux ?

— Nan, c’est des mois à me friper les nattes sous la douche. Y en a, y mettent du sucre, y en a même qui mettent du jus de poisson, pour draguer ça doit pas aider.

— Trop bien, ton mix. Trop bien.

— Ouais, merci, y avait de l’ambiance, cette nuit. Et les fractals, c’est que des potes. Vous avez vu les fractals ? C’est des potes, ils sont allés en Inde.

— Quelqu’un a une clope ?

— Regarde le, lui. Non mais regarde le ! Il est là, en plein soleil, avec sa bouteille d’hydromel, y fait genre « J’en ai une grosse, j’en ai une pleine, j’en ai une fraîche » et quand une meuf lui demande, il fait sa dégoûtée. Tu parles d’une coquette.

— Bouge pas, toi. J’ai tout le monde en photo sauf toi : bouge pas.

— On est allés chez des potes, elle sympa comme tout, pis mignonne, pis drôle, et lui pénible, mais pénible…

— Elles sont toutes là avec leur verre, et lui qui couine qu’on n’en veut qu’à sa grosse bouteille. Salope !

— Pis moche, en plus. Un boudin pénible, quoi. On se demande comment elle reste avec.

— Saaaalope !

— Le boudin pénible a cet avantage sur les autres hommes qu’il est souvent aimé.

— Oah comment c’est beau, ce que tu viens de dire !

— C’est un intellectuel : il a une carte de bibliothèque.

— Non mais quelle salope…

— Fait chaud, hein ?

— Quelqu’un a une clope ? Une tête contre deux clopes.

— Attends, c’est pas une tête, c’est une fleur de colza !

— Ou alors c’est du transgénique.

— Quelqu’un a des yeufs ?

— Ouais mais c’est des grandes

— Mon tee-shirt, c’est mon frère qui me l’a filé parce qu’il a grossi.

— Saloooope !

 

Lendemain, soir

— J’ai pas de couteau, j’ai pas de tire-bouchon, alors je tartine la terrine avec mon doigt, je bois ma pisse et je vous emmerde.

— Et qu’est ce qui nous dit qu’il est pas crade, ton doigt ?

— Il est crade. Mais c’est ma crasse à moi sur mes tartines à moi, ça ne me gêne pas.

— Mais la vie, c’est trop un tas de merde ! Vous vous rendez pas compte !

— Faudrait un tire-bouchon. Tu ne veux pas aller demander un tire-bouchon ?

— Pourquoi moi ?

— Un tas de merde ! Et c’est même pas sûr qu’on soit en vie, en plus !

— Tu passes la terrine ? Et le rosé ? Tu passes le rosé ?

— J’y crois pas : dix mecs, et pas un couteau suisse avec un tire-bouchon.

— Nan mais y a des mecs, je te jure, y se rasent les poils de cul !

— Attends, à côté je crois qu’ils ont un couteau suisse.

— Et même pas ils les rasent : ils les épilent !

— Merde, c’est vrai : si ça se trouve, j’ai du poil au cul. Jamais réfléchi à ça.

— Je confirme : t’as du poil au cul. T’en as même partout, d’ailleurs.

— Sinon, y a du jambon, et du Papy Brossard de la teuf d’avant. C’est le truc pour quand t’as vraiment faim, Papy Brossard. Quand tu manges ça, pas de doute : t’avais faim.

— Y a des clopes ?

— Un trou du cul, avec ou sans poil, c’est moche, de toute façon.

— Ouais ! Moi je dis, les organes génitaux, je demande à voir le cahier des charges.

— Tiens. Ouvre vite la bouteille, y z’ont besoin de leur tire-bouchon.

— Y a une lame, là dessus ? Ouais ! Ben j’espère quand même qu’y sont pas trop pressés pour leur tire-bouchon, parce qu’on a de la tartine en retard, nous.

— Il est très bien, mon doigt.

— Il est crade.

— Ben c’est vrai ! Un organe génital, c’est ni fait ni à faire, en plus c’est pas fini.

— T’as les yeux vachement bleus, toi !

— Putain comment j’ai cramé, cette aprème !

— Dieu est mort, de toute façon. Et nous aussi. ON EST TOUS DEJA MORTS !

— Pas complètement, quand même.

— Tu veux de la terrine ?

— Comment il est mauvais, ce rosé…

— ON EST DEJA TOUS MORTS !

— Si on était vraiment morts, on sentirait.

— Ben aussi, je me disais, y a plein de mouches…

— Nan, ça c’est juste qu’on s’est pas lavés depuis hier.

— TOUS DEJA MORTS !

— T’exagères. Tous déjà presque morts, plutôt. »

 

Nuit suivante

— La nuit promet d’être belle car voici qu’au fond du ciel apparaît la lune rousseuuuuu…

— Oua, Comment elle est belle, la lune…

— Comment y tape, le rosé…

— C’qu’y a, c’est que j’vous aime.

— Mais nous aussi, on t’aime.

— Mais c’est pas sexuel, hein !

— Vous avez vu Laurent ?

— Tiens, rev’là les flics.

— Nan, y va pas Bertrand, y va p… il y est allé.

— On s’en fout, c’est trop tard pour interdire.

— Vous avez pas vu Nora ?

— Il est bon le mix, là. Il est booooon… t’as pas une clope ?

— Plus une. J’comptais sur toi, en fait.

— Qui qu’a des yeufs ?

— Moi, mais c’est des p’tites.

— A la Hérétik, je te jure, pas moyen de danser, c’était plein de mecs qui gueulaient « Trip ! Trip ! », on se serait cru au Salon de la Boucherie, c’était pénible.

— Il est où, Mathieu ?

— Arrête, y avait une Rachitik à vingt bornes, quand je l’ai appris j’étais vert. Vingt bornes et je me suis fait chier toute la soirée !

— Meeeerde, galère de clopes ! Putain, j’vais m’coucher.

— La nuit dernière, comment j’ai eu froid ! T’y crois pas, 32 degrés le jour, 10 la nuit, et on voudrait qu’on soit contents.

— Y avait des piafs tout à l’heure, je me demande ce que c’est. Des étourneaux ?

— Il est hyperbon, Kaf. C’est Kaf, là ? Ou c’est Barouf ?

— Il est dans le coin, Jean Phi ?

— Moi, j’aime vachement Kaf. Barouf, des fois, ses skeuds je suis moins d’accord.

— Elle est franchement rousse, quoi. C’est dingue. C’est dans le code, cette couleur ?

— T’as pris quoi ?

— Je sais pas. J’attends que ça monte, je te dirai.

— T’as vu passer Léti ? Laetitia ? Nan ?

— C’est tout doux. T’as pas de montée, c’est bien. De toute façon, un xeu, faut le faire danser. T’as le meilleur xeu du monde, la musique est pourrie, ta soirée elle est naze.

— C’est pas du xeu, c’est du MDMA.

— …

— Vous voulez de la coke ?

— NAN !

— Qui veut une trace ?

— J’préfèrerai une clope.

— Y a plus de clope. Y a de l’eau, mais y a plus de clope.

— Vroumvroum.

— C’est qui, le con qui se tape un délire dans le champs de choux ?

— C’est un cassoce. C’est pas grave. 50 ans, chômeur, sa maman est morte, y se sent seul, sympa. C’est pas grave.

— Plus elle monte, moins elle est rousse. C’est normal, ça ?

— Personne a vu Aurélie ? C’est dingue.

— Trop bon, le son.

— Tu te rappelles la semaine dernière, comment on se faisait chier à la Hérétik ? C’est trop bon.

— Ma nana, elle me supporte, ben j’vais t’dire : chapeau !

— L’herbe, y a pas plus fort.

— Mais moi, ça me fout de l’asthme.

— Ouais, y a pas plus fort, j’te dis.

— Ah ouais, la fois où on allait à Dam, Laurent a roulé un gros bedo, t’étais au volant et tu t’es évanouie ! Tu te rappelles ? Trop fort.

— Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage, et vous pages pervers, courez au cimetière…

 

Dernier jour, avant midi

— Tiens, t’es encore là ? Eh, tout l’monde ! Y sont encore là !

— Z’avez de l’eau ?

— Nan. T’as pas une clope ?

— Vous pouvez prendre la douche sous la sulfateuse, sinon. On a mis de l’eau dans le réservoir à sulfate. Ou vous pouvez juste vous laver les dents… Evidemment, ça fait un peu sang de spectre, ce qui coule.

— Pis après, on aura les dents propres. Plus tellement de gencives, mais propres.

— Eh, le mec allongé là, il commence à cramer, là. Quelqu’un va lui dire ?

— Ah ouais, il va cramer. Ou alors faut lui mettre de la crème.

— Quelqu’un va lui mettre de la crème ?

— Quelqu’un a de la crème, déjà ?

— Tous les mecs, ils ont le fute qui leur tombe sur le slibard, y faut qu’y se penchent pour mettre les mains dans les poches, ça fait gland…

— Moi aussi, je peux montrer mon slibard. Faut juste que j’enlève ma ceinture, c’est tout.

— Ouais, moi faut que j’enlève ma brioche.

— Y va cramer, mais graaaaave…

— T’imagines, la sulfateuse, quelqu’un abaisse le levier, le gros gâchis ?

— Faut ramasser les poubelles. T’as pas un sac poubelle ?

— Pas sur moi, non.

— Tu bosses, demain ?

— Nan, je pointe.

— Attends, c’est pas un slibard, c’est un machinchouette Calvin Klein super truc, ça !

— Un boxer. On dit : un boxer.

— C’était bon, cette nuit, hein ?

— C’est quoi, ces trucs noirs ? C’est de la poussière de charbon ?

— Nan, c’est des mouches de blé. Regarde, ça bouge.

— Yerk ! C’est dégueulasse !

— Ca fait trois jours que t’en as plein le falz, respire.

— Putain, j’ai trop envie d’une clope…

— Moi, ce que j’aime pas, c’est le slip kangourou.

— T’en veux ?

— C’est quoi ?

— Orangina-gingembre, un genre.

— Mais pour pisser, y paraît que c’est commode, le slip kangourou.

— T’as du feu ?

— Ah non, je me suis fait tirer tous mes briquets.

— Qui vient faire les poubelles ?

— Dans la vie, t’as deux races : les tireurs de briquets et les autres.

— Font chier avec leurs poubelles.

— Moi, j’suis de l’autre. Jamais réussi à garder un briquet.

— T’as fait les poubelles ?

— Ouais. Normal. Papier Milka, bangs, yeufs, capotes.

— Capotes ???? Yen a qu’ont baisé ?

— Ben dans les sapins, c’était pas dur.

— Mais c’est là qu’on a chié trois jours, dans les sapins !

— T’as chié dans les sapins ????

— J’suppose que plus personne a la moindre clope depuis longtemps ?

— T’imagines, un café ? Chaud ? Et un bain ? Chaud ? Et un lit ! Plat…

— Ouais, tu t’allonges et tu sens tous tes muscles faire « sploatch » et tous tes tendons faire « ting ! ting ! »

— C’était vachement mieux que les Hérétik.

— Elle est déjà partie, Léti ?

— VIVE SARKOZY !

— Putain, demain je bosse…

— VIVE SARKOZY !

— Commence à faire chaud, hein ?

— Non, parce que Mathieu m’a dit : t’écris ce que tu veux, sauf VIVE SARKOZY !

— Il est en train de cramer…

— Trop tentant, quoi. SARKO FOREVER !

— Hier, y avait un mec sur le canapé près du camion rouge, y dormait sur le ventre, on voyait pas sa tête, il était torse poil, il avait les omoplates serrés et il était pas mal dodu, je sais pas comment dire mais on aurait dit un cul.

— Un cul ?

— Vous pouvez aider, pour les poubelles ?

— Ses omoplates. Ça faisait deux bosses, comme un cul.

— Jamais ça ressemble à un cul, des omoplates.

— Je dis pas : tous les omoplates. Mais lui, comme il était pas mal dodu…

— Tes omoplates si tu veux mais les miens, ils ont rien à voir avec un cul. C’est plat, un omoplate.

— Mais je te dis que le mec il était allongé, et il était gros !

— SARKO WITH US !

— Ayé, il est tout rouge : il a cramé.

 

A tous ceux qui passent 48 heures sous le cagnard rien que pour écouter de la musique,

À tous ceux qui organisent, à tous ceux qui mixent, qui font tout vivre qui ne demandent rien et qui ne la ramènent jamais,

À tous ceux qui m’ont expliqué la différence entre la tek et la hard tek, la transe et la transcore, la drum et la jungle – et l’ambient,

À tous ceux qui se sortent à minuit pour tracer deux heures sur l’autoroute plus trois dans la bouillasse sans savoir s’il y a quelque chose au bout,

À tous les mix que j’ai entendus une fois, qui m’ont fait décoller mais que, comme la Techno n’est pas en vente partout, je n’ai JAMAIS retrouvés,

A la Gaïa de 93, au Rex de 95, au Glaz’Art de 99 et à tous ceux résistent,

Aux petits chimistes qui m’ont filé des trucs pas homologués, jusqu’à ce que je comprenne qu’un bon DJ vaut dix pilules,

À l’X qui ouvre des portes, à l’acide qui en invente et au shit qui les referme doucement,

À Laurent qui ne lâche jamais,

A Jean-Philippe qui m’a suivie et me précède,

A Nora, Mathieu, Bertrand, Laetitia et tous ceux qui m’ont accueillie avec l’ineffable gentillesse des gens contents,

A tous ceux qui n’y comprennent rien,

A tous ceux qui ne se suffiront jamais de 2 mn 30 de tube calibré sur Chéri FM et ne comprendront JAMAIS pourquoi d’autres s’en contentent (c’est qu’ils sont tous déjà presque morts, té !),

A la caille qui tirait au fusil à pompe dans la queue de la rave du 15 Décembre 95,

Au fils de raffarin qui m’a revendu un caillou dans les Cata’ en 94 et qui avait un beau couteau,

A tout le thé que j’ai fumé, à tout le Rohypnol que j’ai avalé,

À la mémoire de la teuf d’Amiens 93, première victime de la loi Debré,

Aux branleurs de la techno Parade 99 qui ne voyaient pas ce qu’ils avaient à faire avec la politique,

À Roberto et à Nadir et à tous ceux qui sont en taule parce qu’ils vendaient du bon à des mauvais,

A tous les branleurs qui m’ont dit : « Mais la techno, c’est pas un peu répérépérépétitif ? »

Non, c’est pas.

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