Au sein du recueil Dimension Technosciences @ venir, magistralement dirigé par Thierry Bosch et Jean-Claude Dunyach, sous l’égide du LAAS (Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS).
« Les technologies de l’information renforceront-elles le pouvoir des multinationales au détriment des libertés individuelles ?
Quelles voies s’ouvrent devant les biotechnologies : le transhumanisme, l’accès universel à la santé ?
Les neurotechnologies engendreront-elles une humanité augmentée, mais finalement déshumanisée ? Les développements de la robotique sont-ils les prémices de la guerre de l’homme contre la machine ?
Les agro-industries permettront-elles de relancer les capacités de production de la planète malgré le réchauffement climatique ?
La conquête spatiale va-t-elle ouvrir une nouvelle ère de colonisation pour l’humanité ?
Tous les contributeurs de cette anthologie, nouvellistes de science-fiction ou chercheurs es sciences, nous invitent à nous poser ces questions afin d’anticiper le monde que les technosciences mettront en place pour les générations futures. »
Avec les somptueux Xavier Mauméjean, Silène Edgar, Jean-Louis Trudel, Olivier Paquet, Lionel Davoust, Sylvie Denis, Raphaël Granier de Cassagnac, Pierre Bordage, Francis Saint-Martin et Roland Lehoucq.
Un extrait ?
Tiop n’était pas masochiste. Il n’était pas cruel, non plus. Simplement, il travaillait pour Pinocchio, le laboratoire de robotique floue du LAAS. Depuis quelques mois, lassé des muscles pneumatiques de ses robots flous, il s’était toqué de psychogéographie. Il avait décidé de passer une certification dans ce domaine tout neuf et il était prêt à tuer pour ça. Sa Dir’ lab’ l’avait bien compris :
– Vous aurez accès à votre certification, mon petit, lui avait-elle assuré en faisant glisser ses petites lunettes d’acier sur son long nez. Votre dossier est prêt, la place est chaude, il ne manque que ma signature. Et vous l’aurez. Dès que vous m’aurez pondu l’avancée robotique décisive que vos coûteux talents ont en gestation depuis cinq ans.
En attendant la liberté, Tiop menait discrètement ses premiers tests d’incohérence sensorielle en 3D dans son labo du LAAS. Le cobaye, assis sur une chaise en plastique de l’autre côté d’une vitre, levait le nez sous un casque de réalité virtuelle. Celle-ci lui assurait qu’il était en train de caresser à deux mains un fessier rebondi. Dans la réalité, ses mains palpaient un bac plein de radis roses.
– C’est quoi, le but de cette expérience ? Demanda L.A. en levant un sourcil.
– De le rendre fou, répondit distraitement Tiop.