[regardons avec nos yeux] L’âme sous la glue
(Copenhague)
Marg H : Rubens, on est d’accord, c’est trop lourd. Trop de gras, trop de plis, trop de dentelles, trop d’angelots de grappes de raisin de draperies, trop de tout. Mais alors, quand tu vois le portrait de l’infante Isabella – ou de la camériste de l’infante, je ne sais plus – pas une peinture, mais un dessin au fusain – en fait, c’est le portrait de sa fille Clara morte à douze ans. Un visage sans bajoue, sans congestion, mais qui a un regard ! Et un sourire ! C’est la seule, mais la seule fois, chez Rubens, où l’âme sort de la glue de la chair et anime les traits. C’est magnifique. C’est fin, c’est triste, c’est tendre, c’est magnifique.