« Martin Luther, fils de mineur au cou large, aux yeux curieux, aux reins puissants et à l’imagination inquiète, essayait depuis tout petit de se couler dans le moule étroit de la sainteté telle que la concevait l’Eglise. Ce qui impliquait une patience à toute épreuve, une constitution faiblarde, peu de connaissance des choses de ce monde, la paix des sens et pas plus de quatre cents calories par jour.
Autant dire que Luther n’arrivait à rien de bon.
Au point où il en était, il ne lui restait plus que deux solutions : sombrer dans la dépression ou casser le vieux moule monacal empli de vieilles momies préconçues, le célibat en tête. Ce qui signifiait s’attaquer directement aux plus hautes autorités de l’Eglise, mais il n’avait rien à perdre.
Ne lui manquait plus qu’un bon pied aux fesses. »
(Page 140, chap. Rafale de bulles)