A Edgar Poe, visiblement. Sur l’impulsion du précieux Richard Comballot.
Je devins assez vite, malgré moi et à mon insu, une sorte d’enjeu entre les deux sœurs et si toute mon attention allait à Mrs. Lageline, le respect dû aux jeunes filles ainsi que le souci de mon emploi ne me permettaient pas de marquer trop nettement cette différence. Mrs. Rowen me faisait des agaceries grossières, effleurant mon bras de ses doigts potelés, riant à chacun de mes propos, exposant à ma vue son cou charnu renversé dans un rire ou son mollet rond, dévoilé comme par inadvertance au bord de sa jupe élimée. Elle ne m’inspirait que de l’éloignement même si, en moi, la part la plus exécrable de mon être était flattée de cette attention et, pourquoi ne pas l’avouer puisqu’il va me falloir conter bien pis, agitée par certains désirs brutaux. Mrs. Lageline voyait tout cela et, je ne le sus que trop tard, en souffrait mille morts. Car dans cette âme vaste et inquiète, j’avais éveillé une passion à l’unisson de la mienne, mais d’une force accordée à son puissant caractère et qui confinait à l’idolâtrie.